Il n'y aura pas de retour en arrière.
L'un des référents du ski en Europe du Sud disparaîtra à partir du 31 mai 2019.
L'accord de dissolution de Neus del Valira S.A. (NEVASA) (Nevasa), entreprise
gestionnaire du grand domaine skiable d'Andorre, laissera le domaine de
Grandvalira totalement divisé.
À l'avenir, la société SAETDE, composée des stations
de sports d’hiver du Pas de la Case et de Grau Roig, et ENSISA composée de
Soldeu et El Tarter travailleront de manière séparée. La société SAETDE est à
l’origine de ce divorce. La valeur indiscutable de la marque commerciale
Grandvalira n’était en aucun cas remise en question, mais les désaccords des
deux entités ont finalement mis fin au plus grand domaine skiable d'Europe du
Sud. Une marque et un forfait de ski unique, valable encore deux ans pour les fans
d'Andorre qui pourront encore continuer à skier dans ce vaste domaine skiable ;
la question qui se pose aujourd’hui concerne l’avenir du forfait commun : le
forfait de ski commun sera t’il maintenu ? Que deviendront les remontées
mécaniques qui relient les différentes stations? Il semble que leur
avenir ne soit pas encore décidé…
L’annonce faite de ce divorce a bousculé le monde du
ski, les médias, et la stabilité des sociétés SAETDE et ENSISA. L’image
et la marque Grandavlira vont sans aucun doute perdre de leur puissance et de
leur notoriété sur le marché international et détériorer la bonne
image qu'ils avaient pu cultiver, notamment avec la FIS, et le projet de
célébrer une épreuve de Coupe du Monde en 2019.
Selon el Periodic d'Andorra, la décision est
irrévocable et l’implosion du plus grand domaine skiable du sud de l'Europe
provient de Joan Viladomat, actionnaire majoritaire de la société SAETDE. Il
n'y a pas véritablement de secret : le manque de compréhension historique des
deux entités, avec des modèles de gestion très différents entre Joan Viladomat
et Conrad Blanch en ont fini avec leurs projets communs. Compte tenu de
l'avenir incertain, plusieurs sources indiquent qu'un forfait de ski global et
unique sera vendu plus cher dans le futur et que d'autre part, chaque entité
commercialisera son propre forfait de ski accusant probablement une hausse
significative du prix. Plsuieurs mauvaises nouvelles pour les passionnés
d’Andorre qui sont venus skier chaque hiver à Grandvalira et plutôt de bonnes
nouvelles pour la concurrence.
A priori, les pertes seront importantes des deux
côtés, pour cause de visions différentes et de problèmes d’egos impossibles à
résoudre. Les pertes économiques, la perte de valeur intangible de la marque
Grandavlira, la perte de confiance des consommateurs et la position privilégiée
qu'elle détenait sur le marché de la neige positionnant Grandavlira parmi le
Top 15 des stations de sports d’hiver mondiales fait jazzer…
Ces mauvaises nouvelles affecteront également les
principaux opérateurs de la destination touristique d'Andorre, susceptibles de
chercher dans un avenir proche de nouvelles stratégies dans les destinations de
neige plus stables et où ils pourront bénéficier d’interlocuteurs privilégiés. Une bonne nouvelle pour les stations de ski les
plus proches telles que Ax Les Thermes, Porté Puymorens, Pyrénées 2000 Font
Romeu entre autres, qui accueilleront probablement une partie du flux des
clients des pistes andorranes. Sans oublier que Grandvalira était devenue la
marque la plus internationale du pays d’Andorre et cette dissolution risque
d’affecter de manière significative le tourisme d'hiver, dans un pays où le PIB
dépend fortement de sports d'hiver et du tourisme, et dont la réputation va
plutôt decrescendo.